Impact du changement climatique sur la viticulture française

Découvrez comment le dérèglement climatique redéfinit la viticulture française

Les amateurs se rappellent 2017, une année où la récolte viticole française a chuté de 19% par rapport à la moyenne quinquennale, affectée sévèrement par le gel, la grêle et la sécheresse. Cette année difficile a mis en lumière la vulnérabilité de nos vignobles aux variations climatiques extrêmes. Six ans plus tard, en 2023, bien que la France soit redevenue leader mondial avec près de 47millions dhectolitres de vin produits selon les données de Statista, les défis liés au climat demeurent préoccupants. 

Fluctuations de la production et défis climatiques 

Cette année, la viticulture française a été confrontée à une série de défis climatiques qui ont affecté négativement la production. Des données de l’Agreste montrent que des régions viticoles traditionnelles comme le Languedoc-Roussillon et le Bordelais ont vu leur production baisser respectivement de 10 % et 8 %. Ces diminutions sont attribuables à plusieurs facteurs liés au climat : le mildiou, exacerbé par des périodes d’humidité, et la sécheresse, de plus en plus fréquente et intense. 

Par ailleurs, l’augmentation de phénomènes météorologiques extrêmes, notamment les orages et la grêle, a perturbé les cycles de production. En Gironde, par exemple, le nombre de jours d’orage a considérablement augmenté, avec 93 jours recensés en 2023, signalent les données de Keraunos. Ces événements ne sont pas seulement spectaculaires, ils sont également dévastateurs pour les vignes, causant des dégâts parfois irréversibles et menant à une diminution de la qualité et de la quantité des récoltes. 

Effets à long terme et adaptation des cépages 

Le réchauffement climatique ne se contente pas de perturber la production annuelle ; il modifie également le profil même des vins. Les projections de Greenpeace prévoient une augmentation des températures de 4 à 6 °C d’ici à 2100, situation très grave pour la planète et ses habitants, et qui, appliquée au domaine viticole, pourrait pousser certains vignobles à se déplacer jusqu’à 1000 km au-delà de leurs limites traditionnelles. Un tel scénario serait synonyme de bouleversements profonds, certains cépages historiques et appréciés pourraient totalement disparaître de leurs terroirs actuels. Les vendanges se font de plus en plus tôt, parfois deux à trois semaines avant les dates traditionnelles observées il y a quelques décennies. Des vins typiques comme le pinot noir sont menacés de disparition dans leurs terroirs historiques, tandis que les arômes des vins de Bordeaux évoluent vers des notes de fruits cuits, caractéristiques typiques des vins de climats plus chauds. 

Le réchauffement climatique est une réalité alarmante dont les effets sur la viticulture française sont déjà tangibles. Ces changements menacent non seulement la stabilité de la production viticole, mais aussi la qualité historique et le caractère unique des vins français. Face à ces enjeux, l’heure est moins à l’adaptation qu’à la prise de conscience de la gravité et de l’imminence de ces défis climatiques, au-delà de l’exemple du domaine viticole qui, en comparaison d’autres bouleversements, pourrait apparaître trivial. 

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