Le bénévolat : un moteur économique, un levier professionnel, et des enjeux à résoudre
Dans un monde de plus en plus axé sur la monétisation et le profit, il peut sembler paradoxal de considérer le bénévolat comme un moteur économique. Pourtant, cette activité non rémunérée joue un rôle crucial dans notre économie.
En matière de contribution économique, le bénévolat est un puits de richesse. Le temps et l’énergie que les bénévoles consacrent à différentes causes revêtent une importance considérable dans le développement économique et social, ainsi que le rappelait l’ONU en instituant la Journée mondiale du bénévolat en 1985. Les services rendus par les bénévoles, dans des secteurs aussi divers que l’éducation, la santé, le social ou l’environnement, contribuent à des économies pour la collectivité et un soutien crucial pour les personnes qui en ont le plus besoin. Ainsi, en offrant des services souvent coûteux à titre gratuit, le bénévolat permet à de nombreuses personnes de bénéficier de prestations essentielles sans impacter leur pouvoir d’achat – parfois, du reste, réduit à rien ou presque. Le bénévolat produit également un impact positif sur diverses communautés, en favorisant la cohésion sociale, renforçant les relations de proximité et en encourageant l’entraide et la solidarité.
Par ailleurs, le bénévolat peut constituer, au-delà de l’aspect altruiste guidant ces millions de personnes qui donnent de leur temps, de leur énergie et de leurs compétences, une source d’enrichissement personnel. S’investir bénévolement est l’occasion d’acquérir des compétences nouvelles ou de renforcer des compétences existantes. Les activités bénévoles offrent une expérience précieuse qui, mise en valeur sur un CV, peut se traduire par des possibilités de bifurcation insoupçonnées sur les voies professionnelles. D’ailleurs, pour encourager le bénévolat, des entreprises proactives ont mis en place diverses initiatives. Certaines entreprises proposent des jours de congé pour le bénévolat, d’autres mettent en place des programmes de bénévolat d’entreprise, favorisant ainsi l’engagement des employés et renforçant leur sentiment d’appartenance.
Cependant, il semble nécessaire de ne pas sur-idéaliser le bénévolat, qui ne va pas sans poser quelques problèmes aux personnes qui choisissent cette activité : difficulté de conciliation entre vies privée, professionnelle et bénévole, charge émotionnelle ou psychologique face à des situations compliquées à gérer, manque de valorisation, moyens limités, sous-effectifs… Par ailleurs, depuis une perspective sociétale, interroger l’imbrication entre l’action des bénévoles et les moyens alloués par les pouvoirs publics et économiques est également nécessaire : qui en effet pourrait se satisfaire d’un monde dans lequel nous laisserions aux bénévoles la charge de réparer ce qui a été détruit, de recréer seuls du lien là où les pouvoirs publics ou privés se seraient désengagés ? Ces enjeux sont l’affaire de tous.
Le bénévolat n’en demeure pas moins un moteur de l’activité économique, une maille essentielle du tissu social et solidaire, ainsi qu’une source d’épanouissement personnel et de nouvelles perspectives professionnelles. Un rappel important, un mois après la Journée mondiale du bénévolat, et à l’aurore d’une nouvelle année où les actes de solidarité et d’entraide seront une nouvelle fois déterminants.