Quand le réchauffement climatique bouleverse nos hivers

La nature se drape dans de blancs atours, et la froidure qui s’installe éveille aussi bien l’envie de balades au cœur de paysages dépouillés, que le goût des soirées au coin du feu ou lové dans un plaid devant une série, mug en main… 

10 jours de gel perdu par rapport à 2014 

Pourtant, le réchauffement climatique exerce une influence bien tangible sur la saison hivernale, et perturbera de plus en plus les écosystèmes, avec de fortes répercussions sur les paysages, les végétaux, les animaux, ou le cycle de l’eau. Selon un rapport publié ce mardi 17 décembre par groupe scientifique Climate Central, la France a perdu 10 jours de gel en moyenne annuelle depuis 10 ans. Cette tendance s’accroît à mesure que l’on remonte vers les pays d’Europe du Nord ; ainsi, ce sont le Danemark ou les pays baltes qui s’avèrent les plus touchés. 

Un impact sur l’agriculture et les cultures vivrières 

Un réchauffement considérable qui met à mal les cycles de cultures de fruits, noix et légumes, en privant les arbres de périodes froides suffisamment longues indispensables à leur floraison une fois les beaux jours revenus. Ainsi, la culture de certains fruits (pommes, abricots) sera déplacée vers le Nord depuis un Sud devenu trop aride ; les vignobles et la production du vin devraient connaître le même destin, alors que l’effet généré par les gels sur les vignes peut se révéler désastreux pour les récoltes. 

Les effets en chaîne d’une succession d’hivers plus doux 

Bien entendu, cette menace plane sur les sports d’hiver et le tourisme en altitude qui pourraient se voir délester d’une partie de leur manne financière. Mais au-delà de ces créations humaines que d’aucuns jugeraient dispensables, ce sont bel et bien de nombreux écosystèmes qui se retrouveront perturbés ; les problèmes posés couvrent un large spectre, de l’approvisionnement en eau, à la prolifération de maladies dont les insectes vecteurs étaient traditionnellement contenus durant les épisodes de froid, en passant par l’augmentation des allergies saisonnières dues à une période prématurée et étendue de libération de pollen. 

À l’avenir : la raréfaction des hivers rugueux 

Enfin, pour les hivers à venir, qui dit « saison plus douce » dit « températures moins froides, plus de pluie et moins de neige », et donc une certaine raréfaction de l’eau due à une fonte moindre. Est-ce pour autant la fin du frimas et des étendues immaculées qui ont bercé notre imaginaire ? Évidemment non, de même que les épisodes de pluie estivale ne vont pas cesser du jour au lendemain. En revanche, et ce tant que les émissions de dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre ne seront pas réduites, la hauteur de neige moyenne continuera globalement de diminuer au fur et à mesure des hivers. Cela ne signifie pas pour autant que d’une année sur l’autre, on ne pourra pas observer de variations, même sensibles. Un hiver fortement enneigé est toujours susceptible d’advenir, même en période de réchauffement climatique. Ce qui continue de diminuer, à terme, c’est la fréquence d’apparition de ces épisodes hivernaux frisquets, ainsi que l’épaisseur des manteaux de neiges, ce qui n’ira pas sans bouleverser les écosystèmes concernés. 

Agir dès maintenant pour préserver les paysages et les écosystèmes 

Pour enrayer, ou du moins limiter ces mauvais augures climatiques, les meilleurs atouts demeurent de suivre les préconisations du Giec ou autres spécialistes des mutations environnementales, comme le plafonnement des émissions de gaz à effet de serre, la diminution progressive et rapide du recours aux combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz), ou l’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2025. 

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